CHAÎNE DE VALEUR
Balayez votre chaîne de valeur pour la nettoyer de ses incohérences et profitez-en pour insuffler de nouvelles pratiques ou formes de valeur alignées sur la pensée slow.
Principe de valeur ajoutée
Dès qu’une entreprise agit sur un matériau ou pour faire plus simple encore, qu’elle vous facilite la vie à travers l’usage du produit qu’elle vous vend, cette entreprise créé de la valeur.
Une entreprise qui fait pousser des arbres et les vend coupés vous apporte un gain de temps. Une entreprise qui transforme ces arbres en feuilles de papier, coupées au format A4, créer une autre forme de valeur. Son procédé de transformation vous permet in fine d’écrire votre première lettre d’amour.
Par ses activités, une organisation créé de multiples formes de valeurs : un salaire pour ses employés, l’usage d’un produit génial pour ses clients… Ces valeurs sont protéiformes : pécunière, sociale, renforce l’estime de soi, permet un gain de temps, ou vous fait passez un bon moment…
Les 4 phases de la chaîne de valeur
Entre les matières brutes (matérielles ou simples idées) et cette valeur finale multiple, se situe une suite d’opérations de transformation de la valeur – la chaîne de valeur – que l’on peut résumer par 4 phases :
CRÉER
Phase qui consiste à créer l’offre (un produit, un service…) et à définir la valeur à atteindre (un nouvel usage, une économie…). Cette phase comprend la création de l’idée jusqu’à sa fabrication.
DÉLIVRER
Anglicisme de Delivery, cette phase contient toutes les opérations permettant d’apporter la valeur dans les mains des bonnes personnes, en premier lieu l’utilisateur du produit ou service.
PERCEVOIR
Ici, la valeur est sujette à interprétation. Une bouteille d’eau n’a pas la même valeur si vous êtes seul au milieu d’un désert ou accompagné de vos dix meilleurs amis d’enfance assis à la terrasse d’un café : survie ou mémorable moment de convivialité.
La valeur créée devient une valeur perçue, souvent différente de votre intention de départ, et très dépendante de la personne et de la situation. Les opérations de transformation ne sont pas des processus industriels, mais les mécanismes cognitifs et physiques propres à l’individu qui « perçoit » à un instant t.
CAPTURER
La transaction de la valeur créée vers une valeur perçue initie une dernière phase : Que récupère en retour l’organisation ? Et par quel biais ? C’est une autre forme encore de valeur. La plus évidente d’entre elles est l’argent lié à l’achat du produit ou du service, mais il en existe d’autres comme l’image de marque par exemple.
La chaîne de valeur slow
Souvent le travail de l’entreprise consiste à optimiser cette chaîne pour deux raisons : réduire les coûts et gagner du temps. Ces deux objectifs sont ensuite valorisés au choix par l’entreprise qui augmente ses marges et la rapidité de ses ventes ou bien du côté du consommateur qui obtient plus vite ou pour moins cher son produit.
C’est cependant oublier tout ce qui se situe entre les deux : les employés, les sous-traitants, les distributeurs…mais aussi la planète, le territoire…
C’est oublier également les autres formes de valeurs : il n’y a pas que le temps et l’argent – où d’ailleurs le temps est directement lié à l’argent.
Une chaîne de valeur slow est, selon nous, une chaîne qui est améliorée et non pas optimisée jusqu’à la moelle, sans trace d’humanité. La prochaine fois que vous vous pencherez sur votre chaîne de valeur, pensez à insuffler à chacune des phases les valeurs du slow : éthique, respect, impact… Ne cherchez pas uniquement à gagner du temps au détriment des conditions de travail ! Cherchez à améliorer vos relations avec vos fournisseurs, cherchez à inclure vos clients dans le développement de vos produits… : améliorez le « quoi » et le « comment » à chacune des phases.
Et profitez-en pour lever les incohérences : non, un produit biosourcé (phase de création) mais créant de la dépendance à l’usage (phase de perception) n’est pas slow ! Par exemple, les cigarettes « bio » ne seront pas votre prochaine une bonne idée marketing.
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